dimanche 23 novembre 2008

A toi, papa...

S'il n'avait pas été fauché par une crise cardiaque foudroyante, mon père aurait eu 80 ans le 12 janvier dernier. Il nous a quitté un après midi de février, il y a vingt ans.

Pour honorer sa mémoire et rendre grâce à ce qu'il a été pour tous ses enfants, j'ai décidé de créer ce blog.

Mon père, ce héros, n'a jamais arboré aucune décoration ni aucune distinction militaire. Il n'a fait aucune campagne. Il n'a jamais porté un seul fusil dans sa vie et pourtant il a été un véritable héros dont le souvenir continue d'éclairer ma vie.

Le seul combat qu'il a vaillament livré, c'est celui qu'il a mené pour faire vivre sa famille. Neuf enfants et une épouse admirable, telles auront été les seules préoccupations de sa vie.

Une vie qu'il débute dans les collines de M'sirda Thata à faucher le blé des pentes de Bouslimane et qui se poursuit dans la chaleur de l'aciérie de l'Usine des Dunes où 40 ans durant, il s'efforcera de faire son métier avec rigueur et dignité.

Mon père était le César de mes nuits apeurées et le Goliath de mes jours incertains.

C'est pour lui que vingt ans après, je tiens ce monologue solitaire.

Nordine.

Jeunes hommes élégants et séducteurs...







Ces photos, pour certaines insolites, ont été prise dans des conditions extrêmement différentes.

Sur la première photo on peut voir Mokhtar OUEDARBI ( allahi rahmou). Elégant et bel homme, avec son costume italien, ses yeux verts et sa silhouete sportive, il a probablement été un vrai séducteur. Il n'a pas vécu à Leffrinckoucke mais on le voyait assez souvent chez nous. Oncle Mokhtar est mort dans la cinquantaine d'une chute mortelle aussi innatendue que cruelle.


Sur la deuxième photo, on aperçoit son frère Abdallah. Massif et travailleur, mon oncle Abdallah a habité au 77. Enfant puis adolescent, j'ai gardé le souvenir d'un homme joueur et souriant qui possédait une voie puissante. Sur le chemin de l'usine où il se rendait quotidiennement, il nous interpellait souvent avec un mot gentil et ne refusait jamais de nous dire un mot rigolo...


Sur la dernière photo, on voit mes oncles Miloud HENNI et Mohamed Ouedarbi ( l'ainée des frères) à un très jeune âge. Soignés dans leurs vétements, ils apportaient toujours beaucoup de soin à leur allure. Vous remarquerez, alors que la photo est prise en plein centre ville, que les trottoirs sont encore en terre battue. Nous devons être dans les années cinquante.... Beaux gosses aussi, n'est ce pas ?
fonds privé HENNI 32

Réjouïssances en famille à l'occasion d'un repas d'après mariage...







Ces trois photos ont été prise dans la foulée du mariage de mon oncle Miloud HENNI et de Tante Saleha son épouse.

Les deux premières photos ont été prises lors d'un repas offert par Oncle Miloud au 39 cité de l'usine. On aperçoit les femmes. De gauche à droite, il y a Tante Setti, Tante Saleha, deux cousines que je ne connais pas parce qu'elles sont quitté Leffrinckoucke avant ma naissance, ma mère Fatima 39 et ma tante Fatima 26. La dame debout avec un enfant dans les bras est Madame BETDJI.

Sur la seconde photo prise dans les mêmes conditions que les précédentes, on voit à droite, cigarette à la main mon oncle Laghdar 42, Hadja Belkacem Djaïz, mon oncle Miloud préparant le thé. Sur sa gauche on voit un monsieur que je ne connais pas. A gauche, la moitié du visage que je crois être celui de mon oncle Mohamed Lakhal.



Photos du Fonds privé HENNI 32


Instants souriants...












Voici quelques photos très intéressantes provenant du fonds privé de la famille
HENNI 32. ces photos rendent compte des moments passés en famille.

Les photos représentent :

- la famille HENNI 32 et Tante Aïcha Ouedarbi au Chateau Coquelle, la photo a du être prise en 1966. On aperçoit Zohra HENNI ( Allahi rahma) Fadela, Zohra et le petit garçon Lazare Ouedarbi et Mustapha.

- Une photo prise sur la plage de Leffrinckoucke ou on aperçoit mon oncle Mohamed 32 et à ses cotés Adembi Layati avec Halima Layati, tante Betidji, Tante Setti et Tante Nekache. Les poussettes doivent accueillir des bébés. Je pense que la photo a du être prise en 1961 ou 1962.
- Une photo prise devant chez M. et Mme Meseure au 2, cité de l'usine avec Tante Setti et ses enfants Mustapha, jamel et Jahida avec les fils Meseure.

- Une photo où on aperçoit Tante Aïcha Ouedarbi avec ses enfants Lazare, Zohra et Fadéla puis Zohra HENNI (Allahi rahma).

dimanche 31 août 2008

En revenant des jardins ouvriers...


Sur cette photo, un petit pan d'histoire très locale...
Mon oncle Omar et des enfants du quartier. En revenant du jardin ( les jardins ouvriers de la Cité), mon oncle s'arrête quelques instants, le temps de faire une photo avec les enfants qui jouent dans le coin...
En arrière plan, une caravane de "gens du voyage" qui stationnaient souvent sur le terrain de foot et tout au fond, le poste de garde de l'usine des dunes ( toujours existant mais desaffecté) avec à sa droite, la Cantine ( le foyer de travailleurs).
De gauche à droite on peut voir :
Ali BOUKHALFA ( avec des lunettes)
Gamal ABDOU
Nasserdine OUEDARBI ( la fourche à la main)
Nasser HENNI
Omar HENNI (mon oncle)
Nasserdine ABDOU

Enfants d'hier....

Cette photo a été prise en mai ou en juin de l'année 1983.

On aperçoit de gauche à droite :

Rachida HENNI ( mariée, une fille)
Hayat HENNI ( mariée deux garçons)
Aïcha ZERROUR ( mariée une fille)
Wahbiha CAÏD ( une fille)
Nasserdine OUEDARBI ( marié)

L'enfant de dos est Samir BADAÏ, un jeune garçon habitant à Meaux (77) qui passait ses vacances chez nous cette année là....

Mon père, à la tâche...






















Ces deux photographies de mon père ont été prises en 1981 ou 1982 par Claude Bétourné.
Elles figuraient dans les epreuves d'une exposition de photographie présentée à la Ferme Nord de Zuydcoote en juillet 1983.
Sur la première photo, on aperçoit mon père déverser un sac contenant un additif dans une poche d'acier en fusion. On peut également voir, en arrière plan, son collègue de travail, Monsieur DONKER.
Sur la seconde photo, mon père s'apprette à lancer une espèce de grande conserve contenant aussi un additif ( manganèse, aluminium, titane ?...) dans l'acier chauffé à plusieurs centaines de degrès.
Ce travail difficile était le fait d'hommes courageux et travailleurs.
Ces photos sont exceptionnels. J'en profite pour remercier Claude Bétourné, dont je n'ai plus de nouvelles depuis longtemps, pour ces prises de vue superbe. Le cliché en une du blog est aussi signée de lui.

samedi 10 mai 2008

La Cité....et ma gorge se noue.



Cette photo est en réalité une carte postale publié à une date inconnue par les éditions J.TOP à Coudekerque-Branche.

On aperçoit le quartier de la Cité de l'Usine des Dunes avec en avant plan les dunes du Fort qui ont disparu en 1973 avec la construction du quartier que nous appellions à l'époque "les nouvelles maisons".

Ceux qui vécurent à la cité avant l'édification de ce quartier et la destruction des dunes se rappelleront surement de l'immense aire de jeux qu'il représentait pour les enfants à l'époque... C'est là aussi que les mamans venaient, l'été, se prélassaient accompagnés de leurs nombreux enfants.

La cité que l'on voit là est exactement celle qui était à l'origine quand en 1916 les travailleurs indochinois ont été "recrutés" ( dans des conditions déplorables et souvent inhumaines) pour construire cette cité qui devait accueillir les ouvriers de l'usine dans le droit fil de ce qui se faisait à l'époque.

L'usine des dunes que l'on aperçoit en arrière plan est à l'époque la seule grande usine sidérurgique de toute la région de Dunkerque. Ces cheminées ont disparues ( sauf une), tout comme ces énormes tours réfrigérantes que l'on voit à droite. Le portique en métal et en béton qui se jette au dessus du canal est visible. Les batiments n'existents plus sauf quelques parties.

La Cité de l'Usine des Dunes a été détruite en 1986 pour laisser place à un autre quartier. La décision de destruction a été prise par le maire de l'époque. Ce joyau de l'architecture ouvrière du début du siècle a été rayé de la carte dans une indifférence coupable. Seuls quelques uns se sont levés contre cette décision dont le regretté Robert MESEURE, qui sans relâche a tenté avec son épouse de sauvegarder ce témoignage unique de la grandeur industrielle de Leffrinckoucke du début du XXièm siècle. Il reste encore 30 maisons de cette cité dont quelques unes ont gardé l'aspect qu'elles avaient à l'époque.

Après la Cité, d'autres élèments du patrimoine local ont disparu pour la plus grande peine de ces admirateurs.

Une fête populaire vécue avec espoir...



La photo que vous voyez a été prise le 05 juillet 1962 dans les mêmes conditions que les précédentes. Le photographe dont j'ignorais l'identité jusqu'à ce jour est en réalité Monsieur Provost, décédé aujourd'hui, qui est à l'origine de toutes les photographies prises à l'occasion des fêtes de l'indépendance. La petite histoire veut que ce dernier était un ami de la maman de ma tante Halima ( Famille HENNI 69) et qu'il était régulièrement invité aux fêtes et réjouissances organisées à la Cité.
La guerre d'Algérie devenait un mauvais souvenir pour tous ceux qui s'y étaient impliqués. Français et Algériens se débarassaient de ce conflit inutile et à Leffrinckoucke, les uns et les autres fêtaient ensemble l'évènement avec un sentiment de soulagement...


Sur cette photo, on aperçoit de gauche à droite (cliquez dessus pour l'agrandir) :


Abdallah Ouedarbi (77)

Ahmed HENNI dit le Parisien ( de profil)

Mohamed HENNI ? (en arrière plan)

Mohamed HENNI ( mon père, à gauche du drapeau)

Belgacem DJAIZ ( à droite du drapeau)

Abdallah HENNI ( 22)

Adembi LAYATI ( Bibi)


Les autres personnes me sont inconnues, tout comme les enfants .


Vous remarquerez que la rue du Nord (appellation récente) est en terre battue...

dimanche 16 mars 2008

Deux bambins chaussés de sandales... ?



Cette photo a été prise en 1967 ou en 1968. Elle a été prise au pied d'une porte de la rue centrale ( au 22 ou au 39 ?) de la Cité de l'Usine.

Il s'agit d'Abdelatif et de Mohamed (22). Nous devons être en plein été car les deux enfants portent des vétements légers.

Abdelatif (à gauche) porte des sandales de différentes couleurs !!!

Il serait extravagant et contraire à la vérité de considérer que c'était la manière de s'habiller à l'époque. En réalité, Abdelatif a probablement trouvé amusant de porter des sandales différentes. Les enfants s'amusent de rien...

Cependant, Il était à l'époque, naturel de porter des sandales avec des chaussettes...

Cette photo en noir et blanc que j'ai montré à mon fils lui a inspiré un sentiment touchant de tristesse.

L'environnement apparait plutôt pauvre. La peinture de la porte s'écaille et le mur apparait sale. En vérité, les maisons étaient peinte assez régulièrement ( tous les 2 ou 4 ans) de couleur jaune et les menuiseries étaient en bleue ( dans les années 60 ) puis en vert dans les années 70 et 80.

Chaque année un coucours de jardins fleuris était organisé. Les façades à l'arrière étaient repeinte ainsi que les clotures ( barricades en béton).

Contrairement à ce que cette photo laisse penser, la vie à cette époque était belle et bien haute en couleur.

Elles sont l'avenir de l'Homme...



Cette photo a été prise le 5 juillet 1962 à l'occasion des fêtes de l'indépendance algérienne à la Cité de l'Usine à Leffrinckoucke. Pendant que les hommes s'occupaient du méchoui, les femmes étaient reunis dans une maison de la cité de l'usine ( le 77, rue du Nord ? )

On aperçoit en avant plan Madame Jacqueline DEBOES mariée à Monsieur Saïdi qui vient de nous quitter le mois dernier. Derrière elle sur la droite, on peut voir Madame Micheline BENACHOUR.

Au fond à gauche dans le couloir on aperçoit :

Madame Saleha AZOUZ épouse HENNI avec sa fille Farida dans les bras (famille 5bis).

Madame Fatima HENNI ép HENNI avec sa fille Chadia dans les bras (famille 26).

Madame Halima HENNI ép HENNI (famille 22).

Le nom du photographe nous est inconnu.

mardi 26 février 2008

Un mariage de la belle époque...



Cette photo est superbe. Elle réunit des familles leffrinckouckoises à l'occasion du mariage de Monsieur Mohamed Ouedarbi et de Madame Odette Maaleine. Elle a été prise aux début des années 50 face au café ( appelé aujourd'hui "chez boom") sur la Place Malo Terminus.

On y voit Monsieur et Madame Ouedarbi (décédée en 1989) entourés de leurs familles et amis.
Ella va émouvoir toutes celles et de tous ceux qui connaissent ou ont connu les personnes figurant sur cette photo.
On peut y voir:

Monsieur Ahmed HENNI dit "Le Parisien" décédé à Leffrinckoucke en 2002.
Monsieur Lagdar TAR dit " le sétifien" décédé à Leffrinckoucke en 1991
Monsieur Omar HENNI décédé à Leffrinckoucke en 1998
Monsieur Abdallah OUEDARBI vit à Ghazaouet (Algérie)
Monsieur Ahmed HENNI vit à Leffrinckoucke
Monsieur Abdelkader NECCACHE décédé en 1990.
Monsieur Rabah HENNI décédé à Leffrinckoucke en 2001.
Madame Antoinette POPIEUL veuve HENNI vit à Leffrinckoucke
Madame Nicole Maaleine veuve HAUCOLAS vit à Leffrinckoucke
Monsieur Adembi LAYATI (très jeune garçon) vit à Leffrinckoucke.
Madame Germaine MAALEINE veuve Tar décédé à Leffrinckoucke en 2003
Monsieur Mohamed HADRI décédé à Leffrinckoucke en 1999.

Malheureusement, je ne connais pas toutes ces personnes mais je ne manquerais pas d'actualiser le site dès que possible.
Cette image est très belle. Elle nous renseigne en partie sur ce qu'à pu être la vie à la Cité des Dunes aujourd'hui disparue. Beaucoup de ceux qui y ont habité en garde un souvenir très ému. Décriée et injustement malmenée, cette cité a été un havre de paix et de fraternité.

mardi 12 février 2008

Une fête populaire pour une cause populaire...


Le 05 juillet 1962, l'ambiance était à la fête à la Cité de l'Usine. Dans la rue centrale, les habitants ont sorti leurs drapeaux et scandé des cris de joie. Ces évènements ont été fêtés dans la communion avec les français qui se sont joint aux célébrations organisées et ont partagé le méchoui préparé pour l'occasion.


Sur cette photo, au centre, on peut voir Boumedienne HENNI, portant le drapeau marocain en signe de reconnaissance de l'aide que ce pays avait manifesté pour la guerre d'indépendance algérienne. Boumedienne HENNI a fini sa carrière d'ingénieur metallurgiste emporté par la maladie de l'amiante à l'age de 56 ans.


En haut à droite, on aperçoit de profil, Miloud HENNI dont l'engagement au sein du FLN l'avait conduit à séjourner à la prison de la santé comme de très nombreux algériens militants.
Mon père que l'on voit en haut à droite porte une petite fille ( à coté du drapeau algérien). Il est en France depuis 11 ans déjà et a quatre enfants. Il est âgé alors de 34 ans.

lundi 11 février 2008




Cette photo a été prise le jour de l'annonce de l'indépendance de l'Algérie, le 5 juillet 1962. Elle a été prise aux abords du Foyer de l'Usine des Dunes (aujourd'hui disparu). En arrière plan on aperçoit l'Usine des Dunes avec ses deux énormes tours réfrigérantes détruite dans les années 80. L'ensemble des batiments qui apparaissent en arrière plan n'existent plus.



Sur la photo, on peut reconnaitre de très nombreux leffrinckouckois. Certains sont encore vivants et d'autres ont disparus. Des français et des algériens réunis pour féter l'indépendance algérienne dans une ambiance fraternelle forgée dans les ateliers de l'Usine des Dunes.


L'histoire de Leffrinckoucke, c'est aussi celle des ouvriers venus des flandres et de plus loin encore à la recherche de meilleures conditions de vie.



Sur cette photo on peut aperçevoir :


Abdelkader NECKACHE décédé.

Saïd MEHNANE agé de 80 ans, vit à Leffrinckoucke.

Ahmed AMRAOUI, agé de 75 ans, vit à Leffrinckoucke (au tison) .

Salah RAHMOUNI, agé de 77 ans, vit à Leffrinckoucke.

Saïd CHEBCHOUB décédé.

Saïd BOUKHALFA, décédé.



Les deux enfants sont :


Ouassini HENNI agé de 54 ans , vit à Grande Synthe.

Mohamed HENNI, agé de 53 ans, vit à Leffrinckoucke.